correos de mierda
Sonnerie d’interphone. On décroche. Un employé de la poste est là. Il explique qu’un colis est arrivé, alors on lui propose de descendre. Il dit que non, il dit qu’il va monter. Et il ne monte pas. C’est la Bolivie....
Le colis faisait plus de 2 kilos, alors la poste ne l’achemine pas jusqu’au bout. Il faut venir le chercher soi-même à l’oficina de correos. Il n’y en a qu’une.
On se rend à la poste. Avec un peu de chance, vous avez une amie bolivienne qui a pu vous déchiffrer l’avis de passage (après deux tentatives infructueuses auprès de Boliviens moins au fait) et vous savez donc où vous rendre, et pourquoi.
La procédure ordinaire est la suivante :
1 - descendre au sous-sol de la poste, payer les 15 bolivianos (ou plus, si vous venez la semaine suivante) nécessaire à la récupération d’un premier papier, auprès d’un premier guichetier. lui laisser sa carte d’identité.
2 - avec ce papier, se rendre au second bureau : une employée, seule, tente d’y effectuer son travail en gérant les files parallèles qui se créent devant sa porte, inévitablement (vous allez comprendre avec la suite de la procédure).
3 - quand on pénètre enfin dans le petit bureau, l’employée cherche le colis dans le tas. après l’avoir trouvé, elle délivre un second papier, ainsi qu’une notice contenant la procédure à suivre pour s’enregistrer sur internet dans le système de la poste en tant qu’« importateur occasionnel » (pour un mois : tout colis reçu après ce délais fera l’objet d’un nouvel enregistrement).
Les non-détenteurs de smartphone et les personnes âgées sont ravis !
4 - une fois le client enregistré, retour dans la file (l’une des files) pour recevoir un papier permettant de récupérer sa carte d’identité au premier guichet et aller à la boutique internet-et-photocopies en faire une copie (ou 5, pour les prochaines fois).
5 - sur remise de la photocopie, l’employée pèse le colis et détermine (comment ? on se l’demande) le prix à payer pour l’emmener. un nouveau papier permet alors de se rendre à la banque pour s’acquitter de la somme.
(À ce moment de l’explication, il paraît nécessaire de noter que dans tous les pays du monde, le travail de la poste de départ et celui de la poste d’arrivée sont tous deux pris en compte dans le tarif payé par la personne qui envoie le colis....)
6 - la banque remet un dernier papier (merci pour les arbres !), pour refaire une dernière fois la queue. et récupérer enfin son colis !!
Mais ça, c’est quand tout va bien, parce que quand, en plus, on n’a pas de chance : à la tienda de photocopies, la photocopieuse choisit ce moment pour tomber en panne ; la banque, qui est censée rester ouverte toute la journée, montre porte close (ici, m’explique un co-dépité, salarié pas surveillé = usagé pas respecté) ; dans une autre agence de la même banque, à 10 min de là et après plusieurs autres dizaines d’attente, on apprend que le paiement peut-être effectué uniquement à la poste ….et si le système informatique de la poste refusait les numéros de carte d’identité bolivienne d’étranger ?!
C’est presque aussi compliqué pour envoyer un paquet. Et c’est pareil à la banque, à l’endroit où on paye les factures, dans les démarches pour la voiture, etc. et encore, nous ne sommes pas citoyens boliviens !