Reykjavík en hiver

La meilleure saison pour admirer la belle Hallgrímskirkja qui domine la ville. L’église de l’architecte Guðjón Samúelsson ne semble jamais aussi naturelle que sous la neige. Et la pénombre lui va si bien.

Dans les gros manteaux, les Islandais ont la même démarche de pingouin que tout le monde. Et quand il fait froid, les cafés s’emplissent de gourmands décorés des magnifiques pulls traditionnels.
Les enfants en combinaison de ski, qui jouent dans la boue de la cour d’école après la neige, sont autant de petites taches de couleur dans la longue nuit. Les bébés, même pendant les plus grands froids, font la sieste dans leur poussette, sur les marches de leur immeuble ou sur le trottoir du café, à côté des autres landaus des autres poupons emmitouflés.
Un grand chocolat, un café-au-lait, une part de gâteau bien sucré ou des crêpes à la confiture. Il faut bien ça pour faire sortir les Islandais l’hiver. Les autres jours, on les voit seulement monter dans leur voiture pour aller au travail, et retour en passant parfois par le supermarché.
Alors les rues sont vides. À toute heure, on peut se promener comme dans un village.

Tjörnin est figé, mais de l’eau chaude sort dans un coin du lac, près de la mairie, pour que les canards et les oies puissent continuer à barboter.
Il y a quelques patineurs bien sûr. Mais la glace appartient à tous et, comme on traverse un simple terrain vague, on marche sur l’eau sans même y penser : les piétons, les cyclistes, les parents à poussette et les grands-parents à déambulateur....

Le jour ressemble à une longue aube suivie d’un long crépuscule. Le soleil au ras du sol projette des ombres, quelques heures, de plus en plus.
Les herbes jaunes, délavées, croustillent sous les pieds. Et nos bouches font de la fumée.
Partout, on voit un morceau de montagne enneigée entre deux immeubles ou un bout d’océan gelé au bout d’une rue.

Et de temps en temps, les aurores boréales viennent chatouiller la nuit, parfois précédées de ciels encore plus beaux !