ce qu’ils voient

4 peintres engagés ; 4 témoignages sur la Bolivie

Arturo Borda Gozálvez Calixto, dit Arturo Borda est un artiste autodidacte, portraitiste et paysagiste. Il a peint son environnement perturbant, une Bolivie à l’avenir incertain.

Il est né à La Paz en 1883 et y est décédé en 1953. Issu d’une famille bourgeoise et élève chez les Jésuites, il a quitté l’école très jeune pour se lancer dans le syndicalisme anarchiste, en même temps que dans le dessin. À partir de 1899, il a aussi écrit dans presque tous les journaux et magazines de La Paz.
Artiste torturé, il s’est inspiré de ses propres expériences éclectiques. Reconnu comme l’un des précurseurs du socialisme en Bolivie, il fut Secrétaire général de la Federación Obrera del Trabajo (fédération ouvrière du travail) à la Paz, une organisation anarcho-syndicaliste. Mais entre 1935 et 1945, il vit une histoire d’amour avec une religieuse .... comme avec l’alcool. Il en mourra : l’écrivain et poète bolivien Jaime Sáenz Guzmán (1921- 1986) raconte qu’un tenancier de bar lassé de lui servir de l’alcool lui proposa un verre d’acide. L’artiste accepta et but. Trois jours d’agonie plus tard, il est mort.

Fiche du Dictionnaire Culturel Bolivien (en Espagnol)

Benito Huarachi quant à lui s’inspire peu de l’Histoire et plus des Boliviens qu’il croise au quotidien.

Né à Potosí dans les années 1970, il a étudié les arts plastiques à Tarija et a commencé à exposer en Bolivie à l’âge de 18 ans.
Il explique que quand, comme lui, on peint beaucoup de visages, on travaille toujours dans le détail pour que chaque personnage ait sa propre identité. Et quand il peint des paysages, il peut laisser parler son imagination. Il utilise l’acrylique parce qu’elle permet une grande variété de supports, ce qui offre selon lui des possibilités infinies pour traduire les expressions humaines qu’il affectionne tant.

Avec Ricardo Pérez Alcalá, on tombe dans l’hyperréalisme. Il a représenté toutes les scènes de la vie quotidienne des Boliviens de son époque.

Il est né à Potosí en 1939 et est décédé en 2013. Il s’est fait connaître en 1964, en réalisant une fresque pour la Federación de Fabriles (fédération des manufacturiers) à La Paz. De 1978 à 1989, il a vécu au Mexique, et il est devenu réellement célèbre en Bolivie à son retour grâce à son immense sculpture Boliviamar, destinée à soutenir la demande de la Bolivie d’un accès à l’Océan Pacifique. Haute de 21 mètres, elle se trouve sur une plage de Ilo au Pérou : cette femme à deux visages regarde à la fois l’océan et l’intérieur du continent, vers la Bolivie.
Le reste de son œuvre, constituée de peintures, est caractérisée par un réalisme qualifié par les critiques d’hyperréalisme. Il a peint la Bolivie du quotidien, avec une justesse de tons impressionnante.

Fiche du Dictionnaire Culturel Bolivien (en Espagnol)

L’oeuvre de Cecilio Guzmán de Rouges, dit Cecilio Guzmán est caractérisée par son approche singulière des traits indigènes.

Né à Potosí en 1899, il était doué à l’école et a obtenu une bourse du Gouvernement espagnol pour faire des études à Madrid, puis il décide de les poursuivre aux Arts et Métiers à Paris, où il restera une dizaine d’années. À son retour en Bolivie en 1932, il est nommé Directeur général de l’école des Beaux arts de La Paz et Professeur à l’école d’arts de Potosí, où l’on trouve aujourd’hui un musée à sa gloire. Malgré quelques retours en Europe, où il connaissait un grand succès, il a décidé de se consacrer à sa terre natale, ainsi qu’à l’expérimentation de nouvelles techniques de peinture.
Il a beaucoup travaillé la composition et la stylisation, proche du cubisme. Il a eu une période expressionniste, concentré toujours sur la représentation des indigènes, pendant la sanglante Guerre du Chaco contre le Paraguay. Mais il est rapidement revenu aux paysages andins.
Il a été l’un des peintres les plus influents de Bolivie jusqu’à sa mort en 1950, et il reste très connu des Boliviens. Il est concidéré comme l’un des précurseurs en Bolivie de l’Indigénisme, un mouvement artistique cherchant à mettre en valeur les populations et cultures indigènes.

Fiche du Dictionnaire Culturel Bolivien (en Espagnol)

Avec lui on s’enfonce plus encore dans le débat. Qu’est ce qui est le plus important : que ce soit engagé ou que ce soit beau ??!!