La Bolivie fait partie des 10 pays ayant connu la plus forte déforestation entre 1990 et 2015. Elle occupe la 7ème place !
Incendies, expansion urbaine et autres, le rapport des Nations Unies affirme que les institutions nationales n’accomplissent pas leur rôle de contrôle. Il montre que depuis 1990 la Bolivie a perdu 12 % de sa surface forestière.
Selon Jorge Ávila, Directeur général de la Cámara Forestal de Bolivia (CFB, Office des forêts de Bolivie), toutes les institutions de l’État échouent dans leur rôle de contrôle de la déforestation illégale. Il explique que sur 100 hectares déforestés en Bolivie, 33 le sont illégalement, grâce au manque de volonté politique et de moyens techniques mis en œuvre. L’exercice de l’autorité publique est totalement inexistant pour empêcher la déforestation, qui se fait dans une impunité totale depuis le petit paysan jusqu’à la grande industrie, d’après lui.
Óscar Justiniano, Président du Colegio de Ingenieros Forestales (association des Ingénieurs forestiers), explique que la Bolivie devrait développer le secteur du bois durable, pour que la surface boisée reste la même à l’avenir. Il faudrait donc repenser l’importance de ce secteur dans l’économie nationale. Selon lui, la Bolivie n’a pas de réelle politique sur le sujet des ressources naturelles, notamment le bois.
Pour en revenir au classement, le Brésil est en tête, puis l’Indonésie et le Nigeria. Pour les autres pays de la zone, l’Argentine et la Colombie occupent respectivement la 9ème et la 10ème place.
Ce rapport permet une prises de conscience des populations concernées et peut-être une évolution dans le futur de la part des autorités.
Le député Tomás Monasterio a d’ores et déjà déposé une dénonciation officielle auprès du Ministère public, contre l’entreprise chinoise Sinohydro et la Administradora Boliviana de Carreteras (ABC, administration bolivienne des routes), pour la coupe de 6,7 hectares d’arbres près de la rivière Surutú.
Il pense maintenant mettre en cause la Autoridad de Bosques y Tierra (ABT, autorité chargée des forêts et de la terre) et au moins trois ministères pour ne pas avoir accompli leur mission. Si on se fie à la loi environnementale bolivienne, les responsables de ces entreprises et éventuellement de ces administrations risquent jusqu’à 8 ans de prison.