doux renards

Les 12 et 13 mai 2017, un colloque à Paris avait pour titre : Renard, mieux connu il sera bien vu !
Parce que le renard n’est pas que nuisible. Il ne l’est d’ailleurs plus du tout, depuis 2017 et la suppression du terme "nuisibles" dans le Code de l’environnement pour le remplacer par "susceptible d’occasionner des dégâts".

Denis-Richard Blackbourn, du Muséum national d’histoire naturelle, explique qu’historiquement et culturellement, le renard fait peur en France. On a du mal à le classer scientifiquement. On l’admire, et en même temps on le craint dans la mythologie et la littérature. Et il a cette lourde réputation de s’attaquer aux poules....

En Suède, le renard ("räv") est aimé, pour le canidae qu’il est : de la famille des chiens de compagnie !
Comme en France, il se nourrit de souris, de lapins, de poissons, de grenouilles, de baies et d’insectes. Et de poules ?! Quand on pense au renard en Suède, c’est sous une forme positive. Il est même souvent le héro des livres pour enfants. Il est présenté comme un animal particulièrement intelligent dans les contes traditionnels : Räven och storken (Le renard et la cigogne) ou Räven och druvorna (Le renard et les raisins).

On trouve ici des renards roux ("rödräv") et des renards arctiques ("fjällräv", renard de montagne). Ce dernier est blanc en hiver pour se camoufler dans la neige alors qu’il est brun en été (sauf son petit ventre qui reste blanc).
Ils ont été beaucoup tués et élevés, pour leur fourrure mais aussi pour leur viande. À présent, leur chasse est très encadrée et se limite à des zones précises, notamment les îles.

En France, en tant qu’espèce "susceptible d’occasionner des dégâts", le renard peut être tué et piégé toute l’année. Alors qu’en Suisse, où il est strictement protégé depuis plusieurs années, on ne constate aucun problème de surpopulation ou d’augmentation de nuisance.
Le renard n’est pas une espèce menacée, mais beaucoup de scientifiques affirment aujourd’hui qu’il n’est pas utile d’en tuer 600 000 à 1 000 000 par an en France. Quelles que soient les conditions de chasse, les populations restent stables puisque ces animaux régulent parfaitement les naissances.
Et les autorités, comme les experts et les particuliers, prennent de plus en plus conscience des services écologiques rendus par le renard. On considère que chaque renard permet à l’État d’économiser 2000 à 2400 € par an, grâce aux petits rongeurs qu’il attrape et qu’il faudrait éliminer à sa place (Denis-Richard Blackbourn).

Alors, relisez Boucle d’oeil, de Guillaume Siaudeau et Magali Planès !