évaporation

Le lac Poopó, qui traine son sel à 3700 m d’altitude, faisait partie pendant la dernière période glaciaire andine (il y a 11 000 à 13 000 ans), d’une immense étendue d’eau, le lac Ballivián, regroupant les actuels Salar de Coipasa, Salar de Uyuni et le lac Titicaca. Ce dernier s’écoule aujourd’hui via la rivière Desaguadero dans le lac Poopó, à son sud-est.

Le soleil et le vent qui frappent le lac Poopó lui font connaitre régulièrement des périodes d’assèchement, par cycles, mais il n’avait jamais totalement disparu. Le réchauffement climatique des dernières années et le pic d’activité du phénomène El niño en 2015, ont achevé le travail. Le grand désert de sel ainsi créé laisse sans ressource les populations alentour, qui montrent du doigt l’exploitation des eaux du Desaguadero à des fins agricoles et minières. Le niveau du lac Titicaca a également baissé, limitant l’unique arrivée d’eau.

Le Poopó, plus grand lac de Bolivie après le Titicaca, est aujourd’hui réduit à trois zones humides de quelques kilomètres carrés seulement.
Le 18 décembre 2015, la situation a été déclarée « catastrophe naturelle ». Le manque d’eau a provoqué la disparition de 200 espèces d’oiseaux, mammifères et poissons, et a contraint trois espèces de flamants roses en voie d’extinction à migrer.