gran poder
Le carnaval de La Paz.
65 bandas, composées de musiciens et de danseurs.... et pas qu’un peu ! On essaye de compter le nombre de rangées, puis le nombre de personnes par rangée, etc. mais décidément on n’y arrive pas. Il y en a trop. Tous habillés pareil.
Mais tous différents.
D’origine religieuse. C’est la grande fête de l’Altiplano.
Un samedi de la fin mai ou début juin.... personne n’arrive à nous dire comment le jour est déterminé.
Dans tout le centre de La Paz, un défilé de plusieurs kilomètres.
Pour profiter du spectacle, il faut louer une chaise ou une place sur un gradin, en choisissant bien : les virages permettent de voir les impressionnants cortèges se déverser dans la rue. Et les rues trop pentues font courir les bailarines, normalement si tranquilles. Alors on préfère les embouteillages, synonymes de pauses-bières.
Dans chaque groupe, il y a un chargé d’esthétique générale : « hé toi ! plus à gauche ! avance plus vite ! », mais aussi un responsable du ravitaillement. Et suivre la troupe avec les caisses de cervezas à la main, ce n’est pas de tout repos non plus.
Partout se faufilent aussi les vendeurs de rue : poulet-riz, bonbons, coca-cola, porc frit ou barbe-à-papa. et les boissons très sucrées bien réconfortantes.
En 1663, la Sœur Genoveva Carrión amène à La Paz une icône représentant un dieu à 3 têtes. L’image fait polémique, mais la notion de toute puissance est née : le « grand pouvoir ». Dès lors, on fête cette omniscience chaque année en sortant collectivement dans la rue.
Mais c’est en 1923 et 1924 que les costumes et les danses font leur apparition, avec une nouvelle organisation en groupes de danseurs et chanteurs. Centres culturels de quartier, groupes universitaires ou professionnels, associations de commerçants.
En 1952, la centralisation des cortèges à La Paz est décidée, pour une fête plus marquante et mieux structurée. Et depuis les années 1980, sous l’influence des riches commerçants aymaras, le carnaval a pris de plus en plus d’ampleur.
Toute l’année, ces groupes s’entraînent pour le Gran poder et le carnaval d’Oruro. En balade à la campagne, on peut ainsi croiser des bandas, profitant des plus beaux lieux pour les photos et vidéos promotionnelles. Tout un business.
L’entrée dans une troupe est ouverte à tous, mais l’inscription coûte environ 500 bolivianos (65 €) et chaque costume dansant, qui ne sert qu’une fois, représente une dépense de 700 à 1500 bolivianos. un vrai investissement pour un Paceño.
Faire la fête, c’est du sérieux.