Trafic d’insectes

360° - GÉO / samedi 20 septembre 2014

La biodiversité animale et végétale en Bolivie tropicale est l’une des plus riches au monde. Malheureusement, ces papillons, grandes araignées et coléoptères aux mille reflets finissent souvent dans les vitrines de collectionneurs privés. "360°-Géo" suit un entomologiste qui lance des programmes de sensibilisation auprès des populations locales.
Papillons aux couleurs somptueuses, grandes araignées, coléoptères aux mille reflets… la Bolivie regorge d’insectes extraordinaires qui, malheureusement, sont trop nombreux à finir dans les vitrines de collectionneurs privés ou d’exposants du monde entier. Le trafic perdure alors même que certaines espèces sont menacées d’extinction. Scientifiques et chercheurs sont désormais en quête de solutions.
La biodiversité animale et végétale en Bolivie tropicale est l’une des plus riches au monde. La zone des Yungas, aux pieds des Andes, est en particulier l’habitat d’insectes de toutes sortes qui font autant le bonheur des biologistes que des trafiquants. Alors que ces derniers capturent et vendent les insectes à des touristes et à des collectionneurs européens et asiatiques, les chercheurs essaient de sauver les espèces menacées pour préserver le fragile équilibre de la région. Parmi eux, l’entomologiste Fernando Guerra Sernudo qui, épaulé par des autochtones, lance des programmes de sensibilisation auprès des populations locales pour qu’elles ne révèlent plus aux trafiquants et aux braconniers les meilleurs coins pour la chasse aux insectes. "360°-Géo" le suit dans sa démarche.
Des dynastes Hercules gros comme le poing, des papillons morpho d’un bleu éclatant ou d’autres scarabées aux reflets mordorés… plus un insecte est de grande taille et plus il est menacé de disparition, plus son prix s’envole sur Internet ou dans les bourses aux insectes. Les spécimens les plus rares peuvent se vendre plusieurs milliers d’euros. Malgré le risque d’extinction de certaines espèces, le trafic d’insectes exotiques de Bolivie perdure depuis des années : en effet, la demande en provenance d’Asie est incessante, les contrôles des autorités boliviennes insuffisants et la misère endémique pousse les communautés autochtones à arrondir de la sorte leurs fins de mois. Selon les estimations du biologiste Fernando Guerra Sernudo, quelque 200 000 insectes sont exportés illégalement chaque année. Il est difficile de retracer les circuits de la contrebande, et chaque insecte pris individuellement est trop minuscule, trop insignifiant pour être détecté. Dans sa quête de solutions, Fernando fait notamment construire des fermes aux papillons, qui pourraient non seulement servir à la protection animale mais aussi constituer une source de revenus appréciable pour les villageois. Dans les prochains mois, on saura s’il est possible de passer de la théorie à la pratique : les communautés autochtones sont certes prêtes à s’engager dans de tels projets, mais feront-elles preuve de constance et de discipline ?

merci Marie !