alasitas
Le 24 janvier. Une des fêtes les plus sympas à La Paz. Le grand marché commence : les tienditas s’étendent sur plusieurs kilomètres. Elles resteront une semaine.
Le premier jour, la musique, les odeurs de friture, la foule des acheteurs et les cris des vendeurs sont au plus haut. "Hay autos con sus papeles !", la version festive du dominical "El diario La Razón !" (Les chanteurs d’opéra sont des rigolos à côté des marchands de rue paceños.)
Les Boliviens viennent de partout. Il y a à manger bien sûr, un peu d’artisanat (bois, laine et instruments de cuisine), mais surtout il y a les miniatures !
On achète en petit ce qu’on souhaite obtenir en grand dans l’année : voiture, avec ses papiers donc (il faut dire qu’ici, c’est le plus compliqué à obtenir, les papiers) ; maison, ou terrain avec brouette, ciment, pelle, pioche ; boutique avec spécialité ; passeport et diplômes en tous genres ; bébé ; nourriture ; et valises de billets évidemment.
Et pour trouver l’amour, on achète un petit coq. Les rapports homme-femme boliviens....
On dépose ensuite l’objet à l’endroit où il doit veiller à ne pas manquer.
Fortune, joie et amour, tout ce qu’apporte Ekeko.
On n’est pas sûr des origines de cette coutume, mais Ekeko, le dieu aymara de l’abondance est considéré comme le gardien de la fête, comme l’a décidé le Gouverneur de la ville en 1781, pour apaiser les tensions avec les indigènes des alentours.
En aymara, « alasita » signifie « achète-moi ».
Dans certaines autres villes de Bolivie, on retrouve cette fête, beaucoup moins grande et un peu plus tard dans l’année. Il semblerait aussi que des traditions similaires existent en Suède (juillet-août), à Buenos Aires (le 24 janvier aussi) et à Puno, de l’autre côté du lac (du 3 au 8 mai).
Et cette année, une question bien étrange-ère qui a perturbé tant de marchands :
« vous n’auriez pas un petit personnage HOMME qui fait le ménage ? ».
Mais non....