araña

Araignée du matin, chagrin. Araignée du soir, espoir !

Les camions-poubelles diffusent une nouvelle musique pour avertir de leur passage. Vers 7h30. Avant c’était une cloche qui attirait l’attention des habitants, maintenant c’est une petite mélodie entêtante, qui réveille nos invités. Et je suis bien content, parce que Simon et Roxanne dorment beaucoup trop à mon goût.

Un Sudaméricain qui ne fait pas de bruit est un Sudaméricain mort !

Pas de rideau en Bolivie. On est réveillé par le soleil, vers 6h toute l’année. Les vacanciers n’arrivent pas à faire abstraction des klaxons et des travaux qui nous entourent : partout ça se construit, toujours plus anarchique, toujours plus bricolé.
Il y a même certaines nuits des chiens errants qui parviennent à chanter des heures sans s’essouffler. Et avec la forme de gamelle-à-croquette de notre ville, on les entend d’à peu près partout.

Heureusement, la chambre d’amis offre de belles compensations : rayons de l’après-midi, qui réchauffent la pièce, et une vue sublime vers le centre-ville. Lever du soleil projeté sur les quartiers opposés, et coucher du soleil frontal décorant les rares nuages.

C’est beau chez nous !

Mais nos vitres resteront sales jusqu’à la fin. On y trouve encore les traces laissées par les peintres, qui finissaient l’immeuble quand nous avons emménagé. "Oui oui, on va faire laver les vitres." En Bolivie, les promesses restent souvent sans suite : "mañana seguro" (demain c’est sûr). Ce qui fait râler les Français. Repousser toujours plus les échéances et laisser les clients ou les collaborateurs dans l’attente.

Esperar !

Il y a un seul verbe en Espagnol pour exprimer "espérer" et "attendre". Pourtant, en Bolivie, il faut tout attendre et il ne faut rien espérer.
Le confort est un concept bien étranger. Et la saison des pluies finissant, on entend parler à nouveau d’un projet de partage de l’eau, à l’image du partage des pupitres d’écoliers. La moitié de la journée pour les uns, l’autre moitié pour les autres. Sauf que partager l’approvisionnement en eau n’est pas si simple que la division d’autres infrastructures. On s’attend donc à une nouvelle grogne générale, plus tôt que l’année dernière certainement.

Alors on se repose en prévention. Et comme seul remède à l’altitude. Moi j’ai l’habitude, mais beaucoup de bipèdes-fêtards que je côtoie trouvent ce changement de vie bien radical. Les humains ne parlent que de ça.
Le réveil est notre pire ennemi. Le matin, mes yeux sont rouges, de sécheresse plus que de fatigue. Ma peluche-femelle a le nez qui saigne. Ma peluche-mâle a du mal à sortir du lit.
Dans la journée, on se soigne. Et le soir, on se diverti. On rêve à une vie plus bas (même si personnellement, je préfère être collant).

On rame !

Et puis, il y a ceux qui aiment faire leurs originaux. Le soroche, le mal de l’altitude, peut devenir permanent au bout de quelques semaines ou quelques mois. Mais Lison, toujours à la recherche de bonnes excuses pour ne pas me câliner 10h par jour, a décidé de s’ensorochiser maintenant, histoire de finir en beauté. Allez ....

C’est bientôt la fin !