asteroidea

L’été arrive. Il y a quelques jours, nous avons battu les records de chaleur : 25°C !! Et pourtant, ils préparent noël....

Personnellement, je préfère la Petite souris au Père noël, mais Lison est dans sa période BD, et même les imposants cochons-d’inde de l’altiplano ne pourraient pas porter ce genre de cadeaux. Sa liste pour le pied du sapin a été vite remplie. Kevin, lui, s’est concentré sur les basiques : livres de cuisine ou denrées indispensables à sa survie. Crocodiles Haribo. Un peu de musique aussi.

Ils comptent bien manger et boire, ces deux-là.
Notre pâtissier-en-chef fait régulièrement de la brioche et les amis qui partent en France nous ramènent du blé noir. Quand nous aurons une cocotte-minute nous pourrons aussi faire cuire les mogettes de la Chaize-le-Vicomte, et même des petits-pois ou des lentilles. Ils nous mettent la pression.
Tout est différent dans cette cuisine. Et pas seulement parce qu’elle est beaucoup plus grande, et qu’il est donc plus difficile d’atteindre le frigo avant que la porte ne se referme.
On adapte les recettes. On met moins de levure. Ici, le vin, les médicaments et les fruits se conservent bien plus longtemps. En revanche, le lait tourne vite ! Mon drame. Celui de Kevin : les choux ne font pas de trou. Ils sont beaux, ils sont bons, mais ils ne se laissent pas garnir.

Fruits de mer, blanquette de veau, foie gras, Brillat-savarin, poissons, gâteau Savoie, chèvres bien forts. Jambon de Vendée pour lui. Lapin et marrons pour elle. Et des caillebottes !!!!
Pour accompagner tout ça, ils pourront boire sans effet ; ils sont pleins de gros globules rouges. L’altitude a du bon quand même.
Depuis que nous sommes ici, Kevin perd un kilo par mois ….et ses pantalons donc. Il ne mange presque plus le soir, sinon il n’arrive pas à dormir. Pour trouver le sommeil, notre corps doit être 2°C en-dessous de sa température éveillé. Mais quand on mange, on chauffe. Surtout que l’altitude complique la digestion. Alors mon humain grand-format doit choisir entre manger ou dormir. Même effet pour l’alcool. Les rhums arrangés ne se vident pas vite. On ne dirait pas que c’est lui le qu’on-saoule de la famille.
Lison, elle, perd un kilo tous les deux mois. Et elle le voit, maintenant que Daniela lui a fait un bien joli miroir (apparemment, c’est le nom qu’ils ont donné à ce nouveau chat blanc-taché-plumeau qui vit chez nous).
Et moi.... moi je n’en fait qu’à ma tête poilue ! Je ne me mets jamais en maillot de bain, et puis d’abord on n’a même pas la mer ! Et je préfère la maison à la plage pour me dorer au soleil, comme ça je peux laisser ma caboche à l’ombre. Vital.

Mes maîtres, eux, ont envie de voir le sable de Vendée. Le Canal du midi, la Seine.
Bref, les pluies diluviennes d’El niño, qui transforment de temps en temps nos rues en torrents, font sauter les plaques d’égouts et voyager les poubelles, ne leur suffisent pas. Il n’y a plus de saisons ; les vieux Paceños s’y perdent. Et mes deux colocataires encore plus : ils ont du mal à se faire à l’idée qu’ils ne pourront pas pique-niquer une seule fois durant ces vacances.
Mais il y a d’autres choses qui vont les perturber encore plus : les bruits sont toujours différents ailleurs. Ça ne sera sûrement pas aussi violent que le RER après 7 mois en Islande, mais....
Ici on n’élève jamais la voix, par exemple. Et quand on part en week-end en Argentine, on a l’impression que tout le monde crie et se bouscule. D’ailleurs, quand Lison rouspète un peu parce qu’on abuse vraiment de sa patience, elle voit bien que ses interlocuteurs n’ont pas l’habitude. À La Paz, on peut passer devant tout le monde, arnaquer ses clients ou faire preuve d’une mauvaise-fois évidente, mais il faut savoir rester courtois et sournois. Tiens, ça me rappelle que je vais passer noël avec Lupito, moi !

asteroidea (ou "estrella de mar") = étoile de mer