lutte en couleur

Miguel Alandia Pantoja

Considéré comme l’un des peintres boliviens les plus influents du 20ème siècle, il est né en 1914 à Potosí, ville minière de Bolivie par excellence, qui influencera l’ensemble de son parcours personnel et de son œuvre.
Autodidacte, il baigne dans les revendications des organisations ouvrières locales jusqu’à se forger une philosophie révolutionnaire, qu’il traduit en peinture. Pour lui, toute expression artistique doit être au service des cultures populaires.

Entre 1932 et 1935, il prend part à la Guerre du Chaco, l’une des plus meurtrières de tous les temps. Bolivie contre Paraguay, Alandia Pantoja est partisan de la thèse d’un conflit orchestré par les oligarques liés au pétrole (la "Standard Oil" en Bolivie et la "Royal Dutch Shell" au Paraguay). Suite à l’indépendance des deux pays, l’appartenance de cette riche région restait contestée.
Il devient alors un très actif partisan du P.O.R. « Partido Obrero Revolucionario » (Parti ouvrier révolutionnaire) et fondera plusieurs mouvements frères.
Régulièrement en exil à partir de 1948 et régulièrement persécuté par les dictatures militaires boliviennes entre 1964 et 1971, en tant que professeur d’art autant que pour ses activités politico-syndicales, il peindra surtout des fresques murales, aux couleurs vives, aux personnages décidés et aux titres évocateurs. Comme cette Lucha del pueblo por su liberación, reforma educativa y voto universal (Lutte du peuple pour sa liberté, la réforme éducative et le suffrage universel), 1964.

On aime ou on n’aime pas.
Mais pour avoir mis sa vie et son œuvre au service des révolutions et des révolutionnaires, Alandia Pantoja est considéré par beaucoup de Boliviens comme l’un des héros de la nation.
Il a aussi développé une vraie culture de la fresque murale en Amérique du sud.
Grâce à des initiatives privées comme institutionnelles, des œuvres de l’artiste détériorées durant les dictatures sont en cours de restauration.

Fiche du Dictionnaire Culturel Bolivien (en Espagnol)