sardina

Contrairement aux humains salivants qui envahissent régulièrement MON salon, les gâteaux de Kevin ne me font pas du tout rêver. Millefeuille, fraisier, bavarois, biscuits-cuillère, bûches, éclairs au chocolat, baba au rhum amélioré, tarte tatin.... bearck !
C’est tout juste si j’apprécie encore la pâte à crêpes, toute pâlichonne. Charles Martel, je te hais !

En revanche, j’ai tout essayé pour atteindre le saucisson, si fourbement rangé depuis hors de ma portée.... Ici, la charcuterie est différente. La couleur des jambons semble plus artificielle et le canard est moins gras.
Mais je n’ai pas encore testé le lama qui, je pense, me plaira : ça se mange bien saignant, « al inglés » o « a la inglesa », selon le chic des serveurs (expressions que les Argentins et les Chiliens ne connaissent pas, puisqu’ils mangent leur viande trop cuite !).
Pour le bœuf, difficile de trouver du fondant. Mais il se laisse tout de même mouliner pour améliorer les soirées burgers ou les croquettes ordinaires.
Mes maîtres, un peu islandais sur les bords, trouvent aussi que le mouton manque, mais ils ont fait la connaissance d’un restaurant suisse qui en propose, pour le plus grand bonheur de notre voisin Florent.
Quant au veau ou à l’agneau : ici, on ne mange pas les petites choses. Ouf !

On parvient aussi à trouver à La Paz du bon pain, les petites marraquetas, et des bons fromages pour mettre dessus. Dans la tiendita en face de notre immeuble, il arrive directement del campo. Et quand on descend dans la « zone sud », où les expats sont plus nombreux, il y a même du chèvre délicieux.

Et puis, pour améliorer encore le quotidien, Kevin se met à la charcuterie : saucisses de canard, de porc ou de lama.... C’est de loin le plus professionnel de la famille. Même si Lison est assez douée pour porter les volcans à ébullition, et je suis pour ma part passé maître dans l’art de la cueillette.
Car, pour purger tous ces bons échantillons dont on me fait cadeau, il y a les plantes.... brrrroup ! Mes préférées sont celles du jardin (les humains qui me servent de gardiens disent « couloir », ces rabat-joie !). Mais suite à quelques différends entre elles et moi, Lison a eu l’idée saugrenue de les entourer de grillage. J’ai longuement boudé, mais rien n’y fait !

Alors que je ne l’empêche pas du tout, moi, de noyer sa mélancolie chilienne dans des rêves de pastel de jaiba. Elle cherche du crabe partout, et ça me rend aussi un peu fou. Mais moins que d’autres créatures des mers.... Me faudra-t-il attendre noël prochain pour sentir à nouveau la douce odeur de la sardine ?